Depuis ses débuts, l'industrie
du film de surf a toujours trouvé un echo favorable chez les passionnés,
comme si, frustrés par lé côté éphémère
de leurs sensations, ils venaient prolonger leur plaisir dans les salles
de cinéma. Et il ne faut pas s’y tromper, les producteurs l'ont
compris, les publicitaires aussi depuis longtemps...
Du coup, le prototype du genre
c'est un montage effectué à la "va-zy vite" avec une musique
du moment pour donner un bon liant à la sauce et beaucoup de publicité
pour la rentabilité bien sûr! servir chaud. ..Heureusement
de temps à autre, un génie ou un illuminé sort du
néant et nous grattifie d'un petit "chef d'oeuvre" qui, même
s'il n 'a ni les moyens, ni l'envergure des grands classiques du cInéma
tradtitionnel, n'en reste pas moins un des piliers de la culture "surf.
Voici quelques dates importantes
pour se repérer, et surtout des moments de gloire à ne rater
sous aucun prétexte. ...'"
.1898, Thomas EDISON, fIlme des surfeurs à Waikiki
.De 1943 à 1964 : Bud BROWNE (attention pionnier
!) produit des films sur Hawaï
En 1958 il amène sa caméra en Australie,
.1959 : Hollywood (La Columbia) sort "Gidget", qui carricature
la vie des surfeurs de Malibu en Californie, ce film engendrera la mode
"surf" aux USA, mais suscita également une vive polémique
au sein des pionniers, qui jusque là, étaient bien tranquilles…
.Les "sixties" : Prolifération films à
petits budgets qui exploitent les recettes en vogue, voici quelques exemples
de titres, aussi évocateurs que possible :
-1961 "Gidget va Hawai.., déjà une suite!.
-1962 "Midget va Hawaî" 1 petite variante. -1963 "Beach Party" ,
ça swingue! .
-1964 "Muscle Beach Party" 2 ça swingue dur!.
.
Citons encore " Les filles de la plage et le monstre"
! "Hors de la troisième dimension", toujours 1964, mais avec tout
de même un petit côté science-fiction, comme d'ailleurs,
jusqu'en 1970, avec "Les enfants cosmiques"...
.1966 : Heureusement au beau milieu de cette décennie
de délire, Bruce BROWN (ne pas confondre avec l'autre...) nous offre
"The Endless Summer" L'été sans fin), un pur bijou qui raconte
le voyage autour de la planète, d'une bande de copains qui poursuivent
l'été et les vagues. Un classique du genre, qui libère
le surf du carcan simpliste où le commerce l'avait enfermé.
.1972 : Il faut pourtant attendre cette date, pour voir
à nouveau une création d'envergure, "Five Summer Stories"
(cinq histoires d'été) de GILIVRAY et FREEMAN. Se fera le
miroir d'une jeune passionnée et la qualité des prises de
vue dans l'eau à Pipeline (par Bud BROWNE encore lui!) donna un
nouvel élan à la photographie du film "surf" .Dans ce domaine
on saluera les exploits de Georges GREENOUGH qui avec, entre autres, "Crystal
Voyager" permit au public des années 70,
de visionner l'intérieur d'un tube profond, assis
confortablement dans le fauteuil d'une salle de cinéma...'
.1974 : "Forgotten Islands of Santoshà" Les îles
oubliées de Santoshà). Film culte . sur des gauches inconnues
à l'époque et pas mal de philosophie...
En fait les gauches s'appellent "Tamarin" sur l'île
Maurice...
.1978 : Grande année avec : ."Big Wednesday" (Gros!
ce jour là..:) du John MILIUS, de Connan le Barbare. Jeunesse acide
à l'époque héroïque des grandes planches, héros
des plages californiennes et des soirées qui vont avec. Incontournable.
."Free Ride" ("Chevauchée libre" ça fait
un peu nul...) de Bill DELANEY. Le tour du monde avec des jeunes pros,
futures stars, RABBIT, Mark RICHARDS et Shàun TOMSON sur des vagues
d'anthologie. Le rêve de base de toute. une génération.
Vu et revu et... c'est pas fini.
."Many Classic Moments", de Gary CAPO, où l'on
découvre les splendeurs d'Hawaî et la magie de ses vagues.
Musique top niveau et photographie parfaite, ce film a largement contribué
à colporter l'image paradisiaque de ces îles à travers
le monde
Pour terminer le tour d'horizon de cette décennie,
citons "Go for it" et "Going Surfing", avec leurs morceaux de bravoure
dans des vagues énormes et quelques gags hilarants, usés
jusqu'à la trame par la suite d'ailleurs.
.Des "Eighties" à nos jours:' Si l'on écarte
dignement toutes les réalisations bâclées depuis lors,
il ne reste malheureusement pas grand chose à vous offrir. En effet
la qualité commune au niveau de la bande musicale des trois films
cités plus haut paraît avoir hypnotisé les producteurs
contemporains, puisque cela semble désormais, leur souci principal,
avec la publicité c'est vrai, qui a fait une entrée en force.
Emportés par l'euphorie nous aussi nous avons
apprécié le rythme et les images de "Seaflight", "Fantasea",
"Storm Riders" ou autres "Performers", mais il faut bien reconnaître,
que bien des qualités se sont évaporées dans le processus.
Restent les innovations techniques de "Shock Waves" et son montage époustouflant,
le cocktail explosif Johnny BOY GOMEZ - vagues parfaites autour du globe
dans "Ticket to ride" (oui, je reverrais bien les deux tout de suite!),
Ou encore, pour ceux qui ne font pas d'allergie au son "Heavy Métal"
: Les "Waves Warriors" (Ils en sont au cinquième qui est un "best
of' et s'appelle "Back and Bad", Il y aura de l'action c'est sûr!)
ou "Génération X". (Splendides effets spéciaux pour
le générique de fin).
Alors terminons cette filmographie sur une note artistique
en parlant de "Surfers", le dernier film de Bill DELANEY (oui celui de
"Free Ride") qui, à travers pas mal d'interviews (anglais obligatoire),
trace un tableau haut en couleurs des surfeurs et des diverses tendances
de leur sport. Edifiant, intime et sensible, le film n'a pas eu le succès
escompté, pire ce sera sans doute un échec financier au bout
du compte. Foutant l'analyse était nécessaire, le constat
encore plus.
A l'aube de ce nouveau millénaire, notre passion
devra sans doute asseoir des objectifs solides, si elle ne veut pas être
avalée toute crue par des concepts plus lucratifs comme le "surf
en piscine" ou les films publicitaires. Gageons qu'il restera toujours
des naïfs et des purs pour y croire.
FSUITE
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